by Rael Matrix » 11 Nov 2010, 19:24
La testimonianza di Piero Kenroll chiude in modo definitivo il luogo della copertina Happy The Man: Woluwe-Saint-Pierre 22 gennaio 1972.
Il racconto:
Genesis revient ! C’est officiel , et pour trois concerts. Une mini-tournée pour le groupe dont la popularité n’a cessé de croître en Belgique... Qui est toujours le seul pays où il ait mis les pieds en dehors de son Angleterre natale. Coup de téléphone de Peter Gabriel. Il arrive un jour avant, mais il est toujours fauché.
- Pas de problème Peter, tu peux loger au 19 avenue Van Becelaere.
Il y passe une journée tranquille à lire ma collection de Tintin et vient faire un tour à la rédaction de Télé Moustique. Ghislaine, notre petite secrétaire, manque de s’évanouir. Il dort sur un matelas à même le sol dans la chambre désertée par Marcel. Le lendemain, il est rejoint par Jill, sa femme, qu’il me présente. Elle est aussi sympathique que lui.
Nous assisterons côte à côte aux trois concerts du groupe et j’aurai droit à son émerveillement devant l’accueil que le public belge réserve à Genesis. Ça commence à l’Athénée de Woluwé Saint Pierre (33), c’est l’échevin de la jeunesse, Jacques Vandenhaute qui organise ça, histoire de se faire bien voir des ados je suppose. Je suis méfiant vis à vis des politiciens et des tentatives de récupération du rock. On a dû le dire à l’échevin. Il m’invite au restaurant pour me rassurer et me demande de présenter le concert. A table, il parle plus de Carmina Burana que de Genesis mais, enfin, personne n’est parfait. Il m’embobine en tous cas. Bref : le samedi 22 janvier la salle de gym et de fêtes de l’athénée est pleine à craquer pour le concert.
Un duo d’ex-Kleptomania, Wim et Paolo et un groupe hollandais intéressant, Supersister, assurent la première partie. Ça fait du monde autour de la scène et dans les vestiaires, croyez-moi ! Dans la salle c’est pire : environ 1800 personnes dans un espace qui peut en contenir 1500 (et il en reste à l’extérieur qui ne sont pas arrivés à entrer) : il y a des grappes humaines qui s’accrochent aux espaliers, il y aura un évanouissement. Une fois de plus Genesis est magistral. Commençant en douceur avec « Harlequin », le groupe propose son récital en crescendo qui culmine avec « The Return Of The Giant Hogweed ». Mais c’est « The Knife », en rappel, qui porte l’ambiance à son comble.
Le groupe apprécie beaucoup de jouer le lendemain dans une fort belle salle du Palais des Beaux Arts de Charleroi décorée par une fresque murale de Magritte « Cette peinture s’harmonise si bien avec notre musique. » me confie Peter. Pourtant le public carolo, réputé chaleureux, n’a pas répondu en masse, à peine s’il y a trois cent personnes. Qu’à cela ne tienne: la « belle salle » manque d’être saccagée lorsque que les spectateurs enthousiastes commencent à danser sur les chaises.
C’est le lundi 24 au Trocadéro à Liège que l’accueil est le plus chaud. Peter et moi avons convenu que je l’y conduirai avec ma voiture, ce qui me permettra de l’interviewer pendant le trajet (jusque là nous avons bien discuté de choses et d’autres mais sans intérêt pour les lecteurs). Ma voiture ?.… Une Opel Kadett verte achetée 12.000 francs (34) d’occasion. Solide. Mais usée par endroit. Ainsi le crochet qui retient le capot décide-t-il de lâcher chaque fois qu’on roule sur une bosse dans le revêtement de la route. Le vent dû à la vitesse relève alors brusquement le capot qui bouche la vue. Je me souviendrai de cette interview chaque fois interrompue parce que je dois m’arrêter et descendre refermer ce fichu capot. Peter aussi sans doute. Ça l’a fait bien rigoler.
Enfin, le déplacement à Liège vaut la peine. Trois rappels, ce qui est encore tout à fait exceptionnel. Des applaudissements qui semblent ne pas pouvoir s’arrêter. Dire qu’en Angleterre le nom de Genesis est en tout petit sur des affiches où Lindisfarne, Hawkwind et Caravan sont en grand. Dire que dans son pays aucun de ses disques n’a encore figuré dans un hit-parade… Moi je suis convaincu, et je l’écris, qu’il n’y a aucune inquiétude à avoir pour autant : Genesis deviendra un jour un tout grand nom.